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Presse & Commentaires

​​​​​Commentaire réalisé par ELiSABETH KEPLER, curateur, au sujet de la photographie composée peinte, avril 2024

Images of a second nature
uLiguetaZ folds, splits and reassembles her material to create worlds of images that, once processed, form a new organism.

uLiguetaZ begins by dividing up the figurative world she finds and seeks in nature. Sometimes she organizes her materials like an archaeologist, sometimes she dissects them like a forensic expert, sometimes she pierces them prismatically like a dreamer. Her paintings draw the viewer’s attention, particularly through the harmony of their shapes and colours, and make them feel the extent to which these reliefs are calculated and constructed, despite their seemingly random nature. Every detail is important. The attraction of these visual worlds, however, comes from the arrangements made from materials from our post-industrial horticultural world (wires, pipes, nets, etc.) and which are combined quite organically with photographs of details, paintings, natural and artificial searched objects. The result is a fantastic new nature. In these assemblages and photomontages, dead matter, banal objects and discarded natural fragments become the elements of a new organism.
Elisabeth Kepler, Curator

Commentaire réalisé par CLAUDiNE SALLENAVE, professeure et formatrice détachée au Musée de Grenoble et au Magasin, à l’occasion de l’exposition à la Galerie Hébert à Grenoble en 2021

 

uLi est photographe et plasticienne. Entamées il y a maintenant une dizaine d’années, ses recherches à propos d’une nouvelle expérience de la photographie, qu’elle nomme « post-photographie », l’ont conduite à créer des « images à transformer, à modifier », après leur tirage sur papier ou dibond. … Aujourd’hui, dans cette exposition , nommée « Rencontre et Jardin d’Eternité » , elle montre une nouvelle série, une nouvelle approche de ses jardins familiers : jardins bien réels ou herbes folles dans des déchetteries sauvages. Le jardin quel qu’il soit, est le cadre de ses premières interventions : déplacer / réorganiser / composer / cadrer. L’appareil photo fixe et documente cette première approche.

Son atelier est tout d’abord son jardin qu’elle observe plus qu’elle ne le cultive, en fonction des cycles de croissance et de mise en sommeil, d’apparition et de développement, de disparitions et de traces.

Son œil s’est exercé depuis très longtemps à repérer le plus tenu détail, la moindre rupture ! uLi le fait comme le ferait un archéologue examinant scrupuleusement un site donné, repoussant tantôt un brin d’herbe ou déplaçant un fragment de coquille qui ne « cadre pas avec l’image attendue. Car uLi recherche prioritairement deux droites perpendiculaires particulièrement fortes qui deviendront les fameux axes de symétrie de ses images finales.

Son deuxième atelier se loge dans l’usage de son appareil photo numérique avec un cadrage photo serré, une lumière naturelle et une mise au point maximale lui permettant d’avoir une iconothèque parfait, toujours à sa disposition. Le traitement photographique fait partie aussi de cet atelier. Ensuite uLi travaille à l’écran : le moment de cette « post-photographie » commence : disposant d’une première image elle la multiplie autour de 2 axes de symétrie qui deviennent les axes fortes de sa composition finale.

Le travail ne s’arrête pas là. Il faut que les éléments présents dans sa sélection photographique puissent perdre de leur réalité et acquérir un haut degré d’étrangeté. Ce passage à une forme d’abstraction et de décontextualisation lui permet de travailler de nouvelles harmonies, compositions, de nouveaux rythmes entre un recentrage puissant de l’image ou au contraire une diffusion plus large. Lorsqu’elle obtient une sensation d’étrangeté suffisante pour perdre cette reconnaissance du réel, comme des éléments du jardin si familier, elle décide de fixer cette composition par un tirage numérique sur papier, dibond dans des formats différents.

Vient enfin une dernière étape celle qui va plonger le spectateur dans un vagabondage de l’esprit ou une perplexité inhabituelle; Lorsqu’uLi trempe son pinceau dans l’encre de Chine très noire ou diluée, cela dépend, c’est pour recouvrir et cacher des indices de réalité trop pertinents et ne laisser que des plages noires qui se lovent exactement dans les enroulements ou les spirales de ses compositions créant ainsi une profondeur de champ insoupçonnable.

Merci uLi pour cette itinérance foisonnante dans tes images.

 

  

Entretien réalisé par PHiLiPPE GONNET, journaliste, à l’occasion de l’exposition à la Galerie Hébert à Grenoble, diffusé à la radio le 16 oct 2020, extrait

 

La plasticienne uLiguetaZ expose sa série RENCONTRE. C’est quoi cette série RENCONTRE ? C’est une série de post-photographie sur laquelle je travaille depuis 2012. Vous partez d’une photo ? Oui, c’est ma propre photographie que je repeins ensuite … Et vous la dupliquez … Il y a une composition avant le fait que vous la retravaillez. Je la duplique par un seul traitement numérique en axe de symétrie, la fais imprimer sur papier Hahnemühle et le repeins à main levée … Donc ça donne soit une symétrie intérieure soit extérieur en fonction de l’agencement que vous choisissez. … Vous parlez d’une photo qui est « lentille de la vie ». Toutes mes photos, je les considère comme « lentille à la vie ». Donc c’est plus une métaphore pour la première approche. Alors cette photo, vous laissez travailler la nature. Ce n’est pas quelque chose que vous agencez, que vous composez. … Je fais … une mise-en-scène avec des objets hétéroclites et une matière linéaire que je dispose, enchevêtre et ensuite j’attends. … A partir de là vous laissez travailler la nature sur cette installation. Oui, et pendant longtemps d’ailleurs. C’est un travail concernant le temps. J’attends quelques semaines, et la nature va réagir … Et après, c’est une photo que vous allez peindre … Qu’est ce qu’il vous a amené à peindre vos photos ? Alors en 2012 j’avais l’idée et j’ai créé ce concept d’aller au-delà de la photographie comme image, comme enregistrement et de la traiter surtout pas de façon habituelle … J’ai donc décidé de travailler de façon artisanale-manuelle avec la photographie. … ça m’a permis d’enlever cette distance qu’un photographe a … par rapport à son œuvre et me l’approprier. C’est presque comme un dialogue entre la photographie et moi et d’agir physiquement à l’intérieur de cette œuvre. Vous vous définissez vous-même comme plasticienne post-photographe ? Qu’est-ce-que vous entendez par là ? Alors, la post-photographie est une autre, une nouvelle tendance, qui existe depuis une dizaine d’années. Justement pour aller au-delà de ce statut d’enregistrement et de cette identité de la photographie .... … En voyant votre travail c’est difficile de ne pas penser aux enluminures. C’est quelque chose que vous avez travaillée ? … Auparavant j’étais médiéviste. J’ai fait des études de littérature médiévale et je suis particulièrement paléographe, c’est-à-dire que j’ai appris à dater, à transcrire, à interpréter les manuscrits médiévaux, l’écriture … par cela j’ai bien sûr rencontré des enluminures, insulaires, notamment, et ça m’a … influencée dans ce travail. Et là, quand vous avez fait cette série RENCONTRE vous aviez conscience que vous étiez pas loin de l’enluminure ou pas du tout ? C’est quelque chose qui est restée chez vous … ? … Je pense que oui, mais ce n’était pas pour reproduire ça ou pour m’orienter là-dessus. Moi j’ai vraiment cherché un volume, je voulais travailler sur l’espace … Je me suis plus inspirée du mandala. Il y a une sous-série que vous présentez qui est japonaise. En fait, ce que je recherche, c’est que dans chaque image il y a une mixité de connotations culturelles. Bien sur j’essaie de trouver des choses asiatiques, et justement, en peignant dessus je peux accentuer, effacer et relever des informations … J’essaie toujours … de lier n’importe quel type de culture … qui n’auraient pas forcement quelque chose en commun naturellement. C’est un travail artistique. Mais est-ce qu’il y a un côté mystique dans ce travail ? Est-ce-que vous avez un côté mystique dans votre expression artistique ?

Alors c’est votre première exposition à la Galerie Hébert. Mais ce n’est pas votre 1.expostion à Grenoble. Vous avez fait d’autres séries, comme BEHiND ou iNTERVALLES. Quelle différence y’a-t’il entre ces séries et la série RENCONTRE ? Les séries iNTERVALLES et BEHiND c’est de la véritable photo-sculpture. Donc c’est soit une grande photographie en partie majeur, aménagée dans de la matière, soit … une photographie sculptée, traversée , brodée par exemple et il y a de l’espace que je crée à l’intérieur de la photographie. Mon travail actuel c’est … ma série PARENTHÈSE avec BEHiND et FLiCKWERK. C’est de la photographie sculptée, aménagée avec du métal. C’est … un travail abstrait pour … matérialiser la conscience de façon abstraite. Alors, vous êtes née en Allemagne. Vous êtes installée dans la région depuis pas mal de temps déjà. Qu’est-ce-que cette double implantation vous a apportée sur le plan culturel, la façon de travailler ? … Peut être aussi que cette double culture m’a amenée à mélanger des choses … Je pense oui bien sur. Qui sont très différentes … ce que j’essaie … de créer c’est la harmonie qui sort des choses très contrastées.

Article à l’occasion de l’exposition à la Galerie Hang’Art à Grenoble, SERGE MASSÉ,
DL 21/06/2019

 

L’exposition de l’artiste uLiguetaZ se tient jusqu’au 29 juin à la Galerie Hang’Art, 5 rue Dominique-Villars. Cette artiste contemporaine atypique, photographe et plasticienne d’origine allemande et installée en France depuis 25 ans, présente son dernier travail innovant de « photo-sculpture », expression artistique qu’elle a créée. Il s’agit dans un premier temps de photos de matière, qui ensuite sont découpées et sculptées, ou combinées avec du métal, pour créer des volumes abstraits, présentés en forme de sculptures murales. Un travail saisissant, aux teintes minérales nées de la détérioration de la matière.

Dans son exposition « parenthèse » … l’artiste uLiguetaZ dévoile une série de ses dernières créations. « Ce sont des photographies sculptées et traversées. Pour sortir du « figé » de l’image représentée, j’ai recherché une possible combinaison de la photographie avec les matériaux », explique la photographe et plasticienne.

 

  

Article à l’occasion de l’exposition à la Galerie Hang’Art à Grenoble, DL février 2015, extrait

 

Quand la photographie et la sculpture fusionnent

Le vernissage de l’exposition d’uLiguetaZ s’est tenu jeudi dans les locaux du Hang’Art, en présence de l’artiste, ainsi que de nombreux invités. Jusqu’au 8 mars, le public pourra découvrir ses trois séries « intervalles », « phoenix » et « métamorphoses », composées essentiellement de photosculptures. Ces dernières sont nées d’un procédé de création unique en son genre. Tout d’abord, l’artiste réalise ses clichés à l’extérieur, avec des lumières naturelles, sans retouche aucune. Elle les encadre ensuite avec du bois qu’elle sculpte à sa manière, pour nous inviter à mieux contempler la formation d’un détail ou son extension, l’éclatement d’une couleur ou son extinction progressive. De ses œuvres se dégagent des beautés multiples et quelque chose qui ressemble à des récitals de poésie. Dans sa série « intervalles », par exemple, toutes les formes géométriques possibles sont convoquées, toutes les nuances de gris sont célébrées de la plus belle façon …

 

  

Entretien réalisé par MOHAMED AOUiNE, romancier, DL 2015, extrait

 

ET DiEU DANS TOUT ÇA ? trois questions, toujours les mêmes, pour découvrir les personnalités. Uli Guétaz, plasticienne : Uli Guétaz ne se contente pas d’immortaliser des lieux, des objets. Une fois le tirage effectué, elle sculpte, avec poésie, les cadres de ses clichés pour atteindre ses objectifs artistiques. Elle a accepté de se soumettre à notre questionnaire. Qu’apportent, selon vous, l’art et la poésie à l’humanité ? « L’art et la poésie proposent de prendre du recul. Ils apportent un questionnement. Une évasion par rapport à la souffrance dans le monde. Un apaisement. L’expression par un langage transversal, celui du ressenti. L’ouverture à la perception libre du spectateur. Ils sont aussi un espoir menant vers la paix, vers la liberté, la tolérance, la rencontre et le partage. En les embrassant, pour ma part, j’aspire à une ouverture et à un approfondissement de mon regard sur l’autre. J’aime extraire la poésie de certains détails du monde. Et ma poésie, ce sont des graphismes, des textures et des structures raffinées, minimalistes. » Quelle perception avez-vous de la notion du temps ? « Parler du temps pour un photographe semble un peu contradictoire vu qu’une photographie est, le plus souvent, l’image d’un temps arrêté. Cependant, il faut considérer le temps entre le moment de la prise de vue et celui où le spectateur la voit. Dans ma série « iNTERVALLES » de photo-sculptures murales, par exemple, je suis sur un moment unique. Les œuvres y sont abstraites. Je les ressens ainsi comme intemporelles  …  L’inspiration de l’artiste est un grand espoir. Elle lui permet de se libérer lorsque, bien sûr, il prend le courage de se détacher des idées reçues, des codes, du traditionnel. Et elle prend vie quand l’artiste prend le risque de s’aventurer. Me concernant, donc, je recherche l’esthétique … dans la composition des contrastes. » …

 

  

Article à l’occasion de l’exposition à la Galerie Hang’Art à Grenoble, DL avril 2013, extrait

 

… « Je ne suis ni photographe, ni peintre mais ma passion est d’unir les deux… » a expliqué l’artiste. Dans ses œuvres, les nuances de gris sont rehaussées par quelques touches de couleurs, souvent dorées. Le relief est présent dans presque chaque tableau. … . « je travaille sur l’éphémère, et la vallée du Grésivaudan, avec toutes ses friches industrielles, en regorge. » …

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